Enfant trop gâté : comment repérer les signes et que faire ?

Publié le
Par Laurent

Vous l’aimez plus que tout, ce petit bout de chou qui illumine vos journées. Rien n’est trop beau pour lui, pas vrai ? Vous aimez le couvrir de cadeaux, céder à ses moindres désirs pour ne pas le frustrer. Après tout, vous en avez les moyens et vous voulez son bonheur ! Mais attention, à trop vouloir bien faire, vous risquez de tomber dans le piège de l’enfant roi. Vous savez, ce diablotin capricieux qui pique une crise au moindre refus et se croit tout permis… Pas exactement ce que vous aviez imaginé, n’est-ce pas ?

Rassurez-vous, nous sommes tous passés par là. Cette peur viscérale de mal faire, de ne pas être à la hauteur. Cette culpabilité qui nous pousse à dire oui à tout. Mais au fond, on sait bien que ce n’est pas ça, être un bon parent. Un enfant a besoin de limites claires et stables pour bien grandir, se sentir en sécurité. C’est comme les petites barrières qu’on met autour du lit quand il est bébé. Ça l’empêche de tomber, de se faire mal. Les limites qu’on pose, c’est pareil, c’est une preuve d’amour !

Alors, comment savoir si on dérape, si notre bout de chou devient un peu trop « chou-chou » ? Voici quelques signes qui doivent vous alerter, ainsi que nos conseils pour rééquilibrer la situation en douceur.

Les signes qui doivent vous alerter

Il pique une crise à chaque refus

Imaginez la scène. Vous faites les courses avec votre enfant et, forcément, il veut tout ce qui brille dans les rayons : céréales sucrées, jouets, bonbons… Si vous avez le malheur de dire non, c’est la crise assurée ! Larmes, cris, jérémiades à n’en plus finir. Vous connaissez ? C’est épuisant, on est d’accord. Mais céder à chaque fois, c’est le meilleur moyen de le conforter dans l’idée que ses désirs sont des ordres.

La frustration est une émotion normale et nécessaire. Elle aide l’enfant à développer sa tolérance, sa patience. Donc la prochaine fois qu’il réclame un énième paquet de Pépitos, osez dire non. Expliquez-lui calmement pourquoi, sans vous justifier pendant des heures. S’il pique quand même sa crise, restez digne, attendez que ça passe. Il finira par comprendre que les caprices ne mènent à rien.

Il n’est jamais content de ce qu’il a

Le dernier iPhone, les Nike Air Jordan, la PS5… Votre ado veut toujours ce qu’il y a de mieux, de plus cher. Et même quand il l’obtient, il trouve encore à redire. L’iPhone n’a pas assez de mémoire, les Nike sont déjà démodées… Bref, c’est le tonneau des Danaïdes ! En accumulant les biens matériels sans jamais être satisfait, l’enfant perd le sens de la valeur des choses.

Il est important de lui apprendre à apprécier ce qu’il a, à en prendre soin. Plutôt que de céder à toutes ses demandes, fixez un budget raisonnable pour ses dépenses. Incitez-le à participer, à faire des petits boulots pour s’offrir ce caprice qui lui tient tant à cœur. Il apprendra que tout se mérite et aura plus de respect pour ce qu’il aura obtenu par ses efforts.

Il ne sait pas partager

Un enfant trop gâté a souvent du mal avec le partage. Habitué à ce que tout lui soit dû, il considère que les autres doivent se plier en quatre pour lui. Pas question de prêter ses jouets ou de laisser sa petite sœur jouer avec lui… L’empathie, très peu pour lui !

Là encore, il va falloir redoubler de pédagogie. Montrez-lui l’exemple en partageant vous-même, en prêtant de bon cœur vos affaires. Valorisez ses efforts quand il accepte de partager, sans le forcer. Petit à petit, votre enfant roi comprendra que le monde ne tourne pas qu’autour de lui et que c’est bien plus agréable de jouer à plusieurs !

Il vous manque de respect

Dernière limite franchie, et non des moindres : votre petit ange se transforme en petit diable dès que vous le contrariez. Il vous répond, vous tient tête, voire pire, vous insulte ! Aïe, ça fait mal. Mais c’est un peu de notre faute, non ? À force de céder à ses caprices, de le laisser nous donner des ordres, on a perdu notre autorité.

Il est temps de réaffirmer votre statut de parent, avec fermeté et bienveillance. Dites-lui clairement que son attitude est inacceptable, que vous ne tolérerez plus qu’il vous parle sur ce ton. Soyez cohérent dans vos paroles et vos actes. Appliquez les sanctions annoncées s’il recommence. Votre enfant a besoin de sentir que c’est vous le capitaine du navire !

D’où vient le problème et quelles conséquences ?

Pourquoi certains parents gâtent-ils trop ?

Avant de voir comment rectifier le tir, il est utile de comprendre ce qui pousse certains parents dans cette spirale du « toujours plus ». La plupart du temps, ce n’est ni par laxisme, ni par démission, mais plutôt :

  • Par culpabilité de ne pas être assez présent, de travailler trop
  • Par peur de reproduire une éducation trop rigide qu’on a soi-même subie
  • Par angoisse de voir son enfant souffrir, d’être un « mauvais » parent
  • Par volonté de combler un vide affectif après un divorce, un deuil…

Autant de raisons très humaines, qui partent d’une bonne intention. Mais gâter son enfant ne remplace pas l’amour et la présence dont il a vraiment besoin. Ça ne fait que masquer le problème.

Les risques de mal grandir

Mais au fait, pourquoi s’inquiéter ? Après tout, quoi de mal à vouloir que son enfant ait tout ce qu’il désire ? Eh bien justement, le problème est là. Un enfant à qui on passe tous ses caprices aura toutes les peines du monde à supporter les frustrations inhérentes à la vie. Le jour où il ne pourra pas obtenir ce qu’il veut, par manque d’argent ou de possibilités, ce sera la douche froide.

Habitué à ce que la réalité se plie à ses désirs, il sera en constant décalage, inadapté socialement. Les relations avec les autres seront compliquées, parsemées de conflits et d’incompréhensions. Sans compter les risques d’échecs scolaires et professionnels, quand les efforts à fournir lui apparaîtront insurmontables…

Bref, un enfant trop gâté, c’est un enfant à qui on n’apprend pas la vie. Et qui risque d’en souffrir tôt ou tard. Alors pour son bien, il est crucial de réagir avant qu’il ne soit trop tard. Mais pas de panique, tout est encore possible !

Comment réagir et rééquilibrer la situation ?

Fixez des règles claires et tenez-vous y

La première étape, c’est de poser un cadre cohérent et rassurant. Réfléchissez en amont aux limites qui vous semblent essentielles : heures de coucher, temps devant les écrans, partage des tâches… Puis exposez-les clairement à votre enfant, en restant ferme sur leur application.

L’idée n’est pas d’en faire une prison, mais de délimiter un terrain de jeu sécurisant, où il peut s’épanouir sans danger. C’est comme les lignes blanches sur un terrain de foot : elles structurent l’espace pour que le jeu soit plus fluide. Alors ne lâchez rien, votre autorité bienveillante est son meilleur repère !

Expliquez vos décisions avec bienveillance

Dire non, c’est bien. L’expliquer, c’est mieux ! Car un enfant a besoin de comprendre le sens des règles pour les accepter. Donc chaque fois que vous lui refusez quelque chose, prenez le temps de lui dire pourquoi, avec des mots adaptés à son âge.

Par exemple, plutôt que « C’est comme ça, c’est moi qui décide ! », préférez : « Je sais que tu adores les bonbons, mais trop de sucre, ce n’est pas bon pour la santé. Alors on n’en mange qu’un peu, de temps en temps, d’accord ? ». Votre enfant sera plus enclin à respecter la règle s’il en saisit le sens.

Responsabilisez votre enfant

Autre point crucial : apprendre à votre enfant que la vie n’est pas un long fleuve tranquille où tout lui est dû. Encouragez-le à se dépasser, à faire des efforts pour obtenir ce qu’il veut. Confiez-lui des petites tâches à la maison, en lien avec son âge : mettre la table, ranger sa chambre…

Et félicitez-le chaleureusement quand il s’applique, même si le résultat n’est pas parfait. L’objectif est qu’il comprenne que les choses se méritent et que sa contribution est précieuse. Il en retirera une vraie fierté, bien plus gratifiante que tous les cadeaux du monde !

Apprenez-lui à attendre et à s’ennuyer

Dans notre société du zapping et de l’immédiateté, savoir patienter est devenu une denrée rare. Pourtant, c’est une compétence essentielle à acquérir. Alors n’hésitez pas à faire attendre un peu votre enfant, que ce soit pour un jeu, un repas, une activité…

Laissez-le aussi s’ennuyer de temps en temps, au lieu de le suroccuper. C’est en ayant « rien à faire » qu’il va stimuler sa créativité, trouver par lui-même de nouveaux jeux. Résistez à la tentation de l’occuper à tout prix, de céder à ses « Je m’ennuie ! ». Un peu de vide est nécessaire pour apprécier le plein.

Montrez l’exemple en étant vous-même raisonnable

Dernier conseil, et non des moindres : soyez vous-même le change que vous voulez voir chez votre enfant ! Car les petits imitent surtout ce qu’ils voient, plus que ce qu’ils entendent. Donc si vous voulez qu’il soit raisonnable, commencez par l’être vous-même.

Evitez de céder à vos propres caprices, de vous ruer sur le dernier gadget à la mode dont vous n’avez pas vraiment besoin. Montrez l’exemple en prenant soin de vos affaires, en étant respectueux des autres, en gérant vos frustrations. Votre enfant n’en sera que plus motivé à faire de même.

Avec ces conseils, vous êtes maintenant parés pour rééquilibrer en douceur l’éducation de votre enfant. N’oubliez pas que rien ne sert de brusquer les choses. Procédez par petites touches, en valorisant chaque progrès. L’essentiel est de lui montrer qu’être heureux ne passe pas par l’accumulation de biens, mais par le lien.

Car ce petit roi, il a surtout besoin d’une chose : sentir que vous serez toujours là pour lui, pour l’aimer et le guider. Qu’il est précieux à vos yeux, mais pas plus que les autres. Alors il pourra s’épanouir sereinement et devenir à son tour un adulte équilibré. Et ça, c’est le plus beau cadeau que vous puissiez lui faire !

Auteur
Laurent
Depuis 10 ans, je me consacre au Web Marketing. En 1995, à l'aube de l'ère numérique, j'ai débuté ma carrière en travaillant au sein d'un rectorat et d'un Centre Régional de Documentation Pédagogique, marquant mes premiers pas dans le monde du web. Détenteur d'une licence en mathématiques pures, mon parcours académique et professionnel se conjugue à mon rôle de père de deux enfants. Ces expériences m'offrent une vision unique sur les sujets d'éducation, de loisirs et de famille.